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Le sommet de l'Otan marqué par les bourdes de Biden

Hugo Flotat-Talon | Ines Pohl | Carla Bleiker
12 juillet 2024

Le président américain a multiplié les lapsus lors de la conférence de presse à la fin du sommet de l'organisationm, renforçant les inquiétudes autour de son état de santé avant la présidentielle de novembre.

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Joe Biden parle au micro, avec, sur sa droite à l'image, Volodomyr Zelensky, tout sourire
Volodomyr Zelensky n'a visiblement pas mal pris le fait d'être présenté comme Vladimir Poutine...Image : BRENDAN SMIALOWSKI/AFP/Getty Images

C'est un anniversaire avec un gâteau au goût amer : celui de l'Otan, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, organisation de défense commune entre 32 pays occidentaux, européens et d'Amérique du Nord. Les dirigeants de ces Etats viennent de terminer trois jours de rencontre à Washington, aux Etats-Unis, à l'occasion des 75 ans d'existence de l'organisation. Un sommet où de nombreux engagements en faveur de l'Ukraine ont été pris.

Mais le sommet a aussi été hanté par l'état de santé du président américain, candidat à sa réélection en novembre prochain, Joe Biden. L'homme de 81 ans ne s'est encore pas montré sous son meilleur jour. Les images de sa conférence de presse très attendue resteront certainement dans les mémoires.

Lapsus en série

Alors que Joe Biden venait parler des nouvelles livraisons d'avions F16 prévues pour l'Ukraine, des livraisons de nouveaux systèmes de défense antiaérienne ou de l'engagement financier d'au moins 40 milliards d'euros en aide militaire, il a commis un énorme lapsus. Voulant introduire Volodomyr Zelensky, le président ukrainien, invité de ce sommet, qui se tenait à sa gauche, le président américain a lancé "voici le président ukrainien Vladimir Poutine", confondant donc Zelensky avec son ennemi numéro un, le président russe.

Il s'est repris juste après, mais le mal était fait. D'autant que quelques minutes plus tard, Joe Biden confondra aussi les noms de sa vice-présidente Kamala Harris avec celui de... Donald Trump, son principal adversaire pour l'élection de novembre. Sans se reprendre cette fois.

Des inquiétudes malgré le soutien affiché

Joe Biden se tient debout, la main appuyés sur le front
Même si ses soutiens sont encore nombreux, les voix appelant au retrait de Joe Biden de la course à la présidentielle sont de plus en plus nombreusesImage : Justin Sullivan/Getty Images

Le débat sur les capacités du président américain à gouverner a alors pris le pas sur les questions de fond du sommet de l'Otan. Un débat pas nouveau face aux signes de faiblesse physique et psychique du président américain qui s'accumulent depuis des mois. Mais cette fois, même dans son camp, certains lui demandent de se retirer de la course à la présidentielle de novembre.

Face aux micros et caméras, les chefs d'Etats et de gouvernements étrangers, comme l'allemand Olaf Scholz, ont eux répété leur confiance en Joe Biden. Loin de la presse, c'est tout autre-chose, les inquiétudes sont bien-là. A l'Otan, on s'inquiète du devenir du leadership américain au sein de l'organisation avec la présidentielle américaine. "Quel avenir avec un Joe Biden dont on doute des capacités et un Donald Trump pas vraiment favorable à l'Otan ?", se questionnent beaucoup.

Le rôle de l'Europe

D'autres estiment qu'il faut sortir de ce débat sur les capacités psychiques du président américain et aller de l'avant. "L'Europe doit prendre ses responsabilités", insiste sur la DW Christoph Eusgen, haut diplomate allemand et président de la Conférence de Munich sur la sécurité. "Nous devons nous doter des capacités militaires nécessaires pour nous défendre et jouer un rôle plus important au sein de l'alliance". Le diplomate plaide pour que "l'Europe soit prête si les Etats-Unis, pour une raison ou une autre, décidaient de ne plus s'impliquer lorsque (sa) sécurité est menacée."

Certains Etats semblent déjà faire des pas dans cette direction. Allemagne,  France, Italie et Pologne se sont engagées à développer et à produire du matériel militaire dans le domaine des frappes de longue portée. En attendant, les inquiétudes demeurent. La crainte d'un retour de Donald Trump à la tête des Etats-Unis en fin d'année est bien là. "Lorsqu'il était à la tête du pays, il était impossible de calculer ce qu'il faisait", lâche un diplomate.