Bactérie E.coli : haro sur les graines germées
10 juin 2011Les autorités sanitaires allemandes partent en effet du principe que ce sont bien des graines germées – et non les concombres - qui sont à l'origine de l'épidémie de diarrhée qui a fait, selon un tout dernier bilan, 31 morts en Europe, dont 30 en Allemagne.
Les autorités allemandes soulagées
Les autorités compétentes avaient été vivement critiquées ces derniers jours pour leur manque d'efficacité. Ilse Aigner respire aujourd'hui :
« Nous sommes soulagés, après cette nouvelle que nous ont transmise les instituts responsables du dossier. Nous espérons bien sûr également que les personnes malades des suites d'une infection à l'E.coli guériront rapidement. »
On compte à peu près 3000 malades dans 14 pays différents. La piste de la bactérie tueuse conduit à une exploitation d'agriculture biologique du nord de l'Allemagne, le Gärtnerhof à Bienenbüttel, une exploitation qui était soupçonnée depuis quelques jours.
Manque de preuve irréfutable
Les trois instituts sanitaires fédéraux responsables du dossier soulignent toutefois que l'on ne peut prouver la présence irréfutable de la bactérie E-coli. Mais que la chaîne d'indices est à ce point concordante que l'on peut quand même dire, de façon scientifique, que le foyer de l'épidémie est bien à Bienenbüttel.
L'alerte qui pesait sur les salades, les tomates et les concombres a été immédiatement levée vendredi matin. Mais le mal est fait pour les agriculteurs européens. Et notamment pour les Espagnols, premiers exportateurs de fruits et légumes de l'Union européenne, qui ont essuyé des pertes de plus de 200 millions d'euros par semaine. Et la bactérie sévit depuis cinq semaines déjà. Le gouvernement espagnol doit lancer demain une campagne de promotion des fruits et légumes, pour retrouver la confiance des consommateurs. L'Allemagne, vivement critiquée pour avoir accusé à tort les Espagnols, a promis de s'y associer. Bruxelles a débloqué une aide de 210 millions d'euros pour soulager les agriculteurs touchés.
Auteur : Carine Debrabandère, dpa, afp
Edition : Jean-Michel Bos