Aygül Özkan, ministre des Affaires sociales en Basse-Saxe
27 avril 2010Jeune, ambitieuse et conservatrice, Aygül Özkan a à priori tout pour plaire. Et tout pour améliorer l'image -écornée- du parti chrétien-démocrate auprès des 3 millions d'habitants d'origine turque qui vivent en Allemagne. C'est la première fois dans le pays qu'une ministre est issue de l'immigration, ce qui lui confère de fait un rôle de modèle pas facile à endosser, elle a déjà reçu des menaces de mort. Cela dit, Aygül Özkan reste optimiste:
« Je vois cela également de façon très positive: pour la première fois –et cela se passe depuis la Basse-Saxe- on envoie ce message : les personnes issues de l'immigration ont les mêmes chances que les autres. J'ai reçu une excellente formation en Allemagne. Voilà le résultat! C'est ce que nous souhaitons transmettre aux jeunes, que le fait de travailler et de participer en vaut vraiment la peine! »
Ses parents sont arrivés en Allemagne dans les années 60. Elle grandit à Hambourg, dans le nord, où elle fait des études de droit. Elle entre à la CDU, le parti chrétien-démocrate, en 2004 et devient député au sénat de Hambourg 4 ans plus tard avant d'être choisie par le ministre-président de Basse Saxe, Christian Wulff :
« Il faut bien voir que le Werder Breme n'a pas été chercher un joueur comme Özil parce qu'il est issu de l'immigration mais parce qu'il joue bien au foot. C'est pareil pour nous. Nous avons, dans le foot, la musique, dans la culture, des personnalités exceptionnelles issues de l'immigration, en politique aussi. Et les habitants de Basse-Saxe sont des citoyennes et des citoyens ouverts, qui sont heureux de voir que ces gens contribuent à la construction de notre région. »
Christian Wulff a été le premier à se distancer de la future ministre qui a déclaré au magazine Focus que les symboles religieux, et notamment la croix, n'avaient pas leur place dans les écoles. Des propos qui ont déclenché un tollé au sein de la CDU alors que selon un jugement de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe datant de 1995, la présence de croix dans les établissements scolaires est contraire au principe de neutralité de l'Etat.
Auteur: Audrey Parmentier/Heiner Kiesel
Edition: Carine Debrabandère