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Au Tchad, la suspension de la grève va soulager les malades

Blaise Dariustone
25 octobre 2018

Les fonctionnaires de l'UST ont voté la levée du mouvement social pour deux mois. Une suspension qui devrait soulager la population après six mois de grève durant laquelle les hôpitaux publics étaient à l'arrêt.

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Kenia Kenyatta National Hospital - Krankenhaus in Nairobi
Image : Getty Images/AFP/S. Maina

Construit pour un nombre limité de malades, l’hôpital Le Bon Samaritain est débordé depuis plusieurs mois par le nombre de patients. Certains malades sont  obligés d’attendre pendant des heures dans les couloirs avant de se voir attribuer un lit ou de rencontrer un médecin. 

Jacqueline, une patiente explique qu'avec la grève dans les hôpitaux publics "tout le monde vient à l’Hôpital le Bon Samaritain de Walia. Cela fait que l’accueil n’est pas comme avant, lorsqu'on arrivait on s’occupait rapidement de nous. Mais ces derniers temps, lorsque tu arrives on te dit d’attendre alors que la personne est venue en urgence à l’hôpital pour être soignée. Imaginez si la santé de la personne s’aggrave, c’est ce qui  occasionne parfois des décès."

Djengar Ninga, la trentaine révolue, raconte aussi sa mésaventure avec son épouse le week-end dernier dans cet établissement.

"J’ai failli perdre ma femme ici simplement par ce que je suis venu sans argent. J’ai demandé qu’on soigne ma femme le temps d’aller chercher de l’argent. Ils ont refusé, j’ai été obligé d’aller chercher de l’argent puis de revenir. Et là encore, nous avons attendu deux heures avant que le médecin ne reçoive ma femme. C’est décourageant " se désole Djengar.

Outre l’afflux massif des patients, l’hôpital Le Bon Samaritain est aussi confronté à plusieurs difficultés techniques selon Philippe Haraba, chef de service de médecine interne qui explique que "notre laboratoire est débordé. Parfois lorsqu’on demande un examen, on attend deux jours avant d’avoir le résultat. Il y a des moyens pour le diagnostic qu’on n’a pas. Par exemple, actuellement le scander est en panne. Ce qui fait que nous sommes obligés de traiter sans scanner les cas d’accidents vasculaires. Parfois, les malades n’ont pas d’argent pour faire une échographie du cœur. Il faut négocier avant de leur faire une échographie du cœur pour savoir ce qu’ils ont."

Togo Krankenhaus in Lome
En raison de l’afflux massif des patients, les hôpitaux privés sont confrontés à plusieurs difficultés techniquesImage : DW/K. Gänsler

Mais pour Nadia Djemira, médecin traitant à l’hôpital Le Bon Samaritain, malgré ces défis, le personnel fait de son mieux."Les malades se plaignent beaucoup parce que, comme ils sont nombreux, la prise en charge devient un peu lente et il y en a certains qui se fâchent et ils s’en vont. Ce qu’on fait habituellement c’est de trier les urgences et on s’occupe d’eux. On essaie de faire du mieux qu’on peut. Souvent, les malades viennent à un stade terminal donc il y a effectivement un nombre de décès un peu plus élevé par rapport à ce qu’on enregistrait avant" explique Nadia Djemira.

Il faut signaler que ces formations sanitaires privées pratiquent des tarifs plus élevés, à tel point que même les personnes à revenus stables arrivent à peine à se payer un suivi médical adéquat.