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Attentat de Halle : l'AfD accusée d'attiser la haine

Julien Méchaussie
11 octobre 2019

Deux jours après l’attentat antisémite et raciste qui a fait deux morts, le parti d'extrême-droite est pointé du doigt.

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Nach Angriff in Halle/Saale - Kundgebung
Image : picture-alliance/dpa/H. Schmidt

Après le temps du recueillement, vient celui des réponses politiques à l'attentat de Halle qui a coûté la vie à deux personnes ce mercredi 9 octobre. Si de nombreuses voix s'élèvent pour un renforcement de la législation en vigueur, d'autres pointent du doigt la responsabilité de l’AfD (Alternative pour l'Allemagne) parti populiste accusé de légitimer l'idéologie d’extrême-droite.

"Les évènements de Halle sont la manifestation d'une nouvelle dimension de l'antisémitisme en Allemagne", a réagi Felix Klein, en charge de la lutte contre l’antisémitisme pour le gouvernement d’Angela Merkel.

M. Klein réclame notamment un durcissement du code pénal pour que l'antisémitisme soit considéré comme une circonstance aggravante. En effet, aussi surprenant que cela puisse paraître, ce n’est toujours pas le cas actuellement.  

Outre les interrogations grandissantes sur l'absence de policiers devant la synagogue un jour de Yom Kippur, la plus importante fête juive, de plus en plus d'hommes et femmes politiques accusent par ailleurs l'AfD d’être indirectement responsable des attaques de mercredi.

"Incendiaire intellectuel"

Le ministre de l'Intérieur bavarois n'hésite pas à qualifier l’AfD d'"incendiaire intellectuel". Sous-entendu : les déclarations répétées ouvertement antisémites et racistes de certains responsables de l'AfD auraient contribué au passage à l'acte du tueur de Halle. Cette accusation est reprise par Horst Seehofer, ministre fédéral de l’Intérieur d'Angela Merkel.

L'autre parti de la grande coalition, le SPD, exige de son côté un meilleur financement des programmes de lutte contre l'antisémitisme et toute forme d'extrémisme. 115 millions ont ainsi été mis sur la table pour l'année 2020.

Cette annonce a été faite le soir même des attaques, une fois les motivations du tueur connues.

Alors que quelques jours plus tôt, le gouvernement avait déclaré vouloir procéder à des réductions drastiques du budget alloué pour ces mêmes programmes, ce qui avait provoqué une pluie de critiques.