Angela Merkel pour une refondation de l'Union européenne

Trop abstrait, c’est ainsi que Renate Künast, dirigeante du groupe parlementaire des Verts, a qualifié le discours d’Angela Merkel, qui, il est vrai, s’est contentée de répéter les propos qu’elle avait tenus mardi à l’occasion de la journée de l’Europe. La chancelière a notamment appelé à une refondation de l'Union européenne :

« Nous devons, et j’en suis foncièrement convaincue, nous devons avoir une vision critique de l’état actuel du projet européen. Nous devons placer le citoyen au centre et répondre à ses questions : que signifie l’Europe pour mon emploi, mon confort, ma sécurité sociale, en cas de maladie, pour la retraite ? Est-ce que l’Europe rend les choses plus simples ou est-ce que c’est un obstacle, un frein ? Je crois que nous ne pouvons pas nous défiler devant cette question, au contraire : nous devons lui apporter une réponse spécifique et très concrète. Et pour moi, il s’agit ni plus ni moins d’ajouter à la fondation historique de l’Union Européenne une nouvelle fondation. »

Mettre le citoyen au centre de ses préoccupations, comme le prône Angela Merkel, cela signifie aussi prendre ses doutes et ses peurs en considération :

« On doit voir la vérité en face, car elle détruit un certain nombre d’illusions. Pour beaucoup de citoyennes et de citoyens, l’Europe se résume à une critique des réglementations beaucoup trop détaillées, mais aussi à des doutes : l’Europe peut- elle résoudre les problèmes liés à l’avenir, le chômage, une croissance économique trop faible ? Autrement dit, il faut en être conscient : l’Europe ne jouit pas auprès des Européennes et des Européens de l’image à laquelle on pourrait s’attendre au regard de leur histoire. »

Enfin, Angela Merkel a réaffirmé son attachement à la constitution. Pour la chancelière, il est indispensable d’avoir un cadre juridique et des valeurs communes pour pouvoir accueillir d’autres membres dans la famille. Ou pour leur expliquer pourquoi ils ne peuvent pas encore en faire partie. Cela dit, et Angela Merkel l’a bien répété, il ne faut pas prendre de décision précipitée, mais « observer sereinement la situation ». Reste à espérer que le temps de l’observation prendra fin en janvier 2007.