Angela Merkel en terrain hostile
8 octobre 2012La Süddeutsche Zeitung rapporte que plusieurs milliers de policiers vont être mobilisés pour protéger cette visite. La police grecque commence à avoir l'habitude de protéger les bureaux du Premier ministre Antonis Samaras. Ainsi, il est bien possible qu'Angela Merkel ne voit rien des effets concrets de la politique de rigueur.La relation gréco-allemande s'est détériorée de manière dramatique au fil de la crise. La Süddeutsche Zeitung cite le journal grec "Kathimerini", selon lequel la responsabilité en incombe aux hommes politiques arrogants et aux médias populistes. Certains médias grecs n'ont cessé de représenter Merkel portant des symboles nazis, les médias allemands, mais aussi des responsables politiques, ont souvent brocardé les Grecs sans le sou. "Kathimerini" insiste donc sur le caractère hautement symbolique de cette visite, qui comporte des risques à la fois pour Merkel et pour Samaras.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung s'interroge sur la volonté du gouvernement allemand de présenter ce voyage à Athènes comme la simple réponse à la visite d'Antonis Samaras en août. Pourquoi alors, ce même Samaras considère-t-il cette "rencontre de routine" comme un développement très positif ? Si Madame Merkel veut tenir aux Grecs un sermon sur la sueur et les larmes qu'il va falloir verser, alors elle ne peut le faire qu'en se présentant en position de force, elle qui est la chef de gouvernement qui dispose de la plus grande puissance financière en Europe. Si elle fait, l'écoutera-t-on ?Die tageszeitung revient de son côté sur la condamnation samedi à 18 mois de prison de l'ancien majordome du Pape, Paolo Gabriele, pour vol de documents confidentiels. Le Vatican, que l'on comparait à une époque au Kremlin, car aucune information importante ne parvenait jamais à l'extérieur, est devenue avec ce scandale aussi perméable qu'un fromage suisse. Les rivalités entre les prélats sont apparues sur la place publique.
Et maintenant on voudrait nous faire croire que ce n'était qu'une toute petite histoire, celle d'un homme qui écoute un peu trop ce que lui chuchote le Saint Esprit ? Pourquoi alors l'accusé a-t-il été interrompu à chaque fois qu'il voulait parler de son réseau de contacts ? Ce procès n'avait rien à voir avec la recherche de la vérité, il ne visait qu'à enterrer le scandale.