Angela Merkel devant la Knesset

«Je vous remercie de pouvoir m'adresser à la Knesset. C'est un grand honneur pour moi.» C'est par ces mots en hébreu, qu'Angela Merkel a commencé son discours, le premier d'un chef de gouvernement étranger devant cette assemblée où s'expriment habituellement les chefs d'Etat. Ainsi, les présidents Johannes Rau et Horst Köhler se sont déjà attelés à cette tache, en 2000 et 2005. Leurs discours dans la langue de Goethe avaient alors suscité les foudres de certains parlementaires. Cette fois encore, Angela Merkel n'a pas échappé aux critiques. Quelques députés ont boycotté la séance. Pour eux, parler en allemand dans l'enceinte de la Knesset est un manque de respect vis à vis des victimes et des survivants de l'holocauste, un reproche qualifié de populiste par les autres députés, devant lesquels la chancelière a d'abord tenu à rappeler la responsabilité historique de l'Allemagne vis à vis d'Israël:
«Mesdames et Messieurs, l'Allemagne et Israel sont et resteront à jamais liés de manière très particulière par la mémoire de la Shoah. C'est pourquoi nous avons commencé hier les premières consultations intergouvernementales en nous recueillant au mémorial de Yad Vashem. Je m'incline devant les victimes, devant les survivants et devant tous ceux qui les ont aidés à rester en vie.»
Angela Merkel a ensuite demandé aux jeunes générations d'entretenir ce souvenir, et d'opposer les valeurs de liberté et de démocratie à l'antisémitisme et au racisme.
Concernant la reprise du processus de paix israélo-palestinien, la chancelière a exigé des dirigeants du Hamas qu'ils cessent leurs tirs de roquettes depuis la bande de Gaza.
Angela Merkel a également affirmé que l'Allemagne n'abandonnerait jamais Israël, évoquant la menace que représente l'Iran et son programme nucléaire.
Enfin, la chancelière a adressé ses voeux à l'Etat hébreu qui fête cette année son 60ème anniversaire, avant de conclure son discours par le mot Shalom, paix en hébreu.