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PolitiqueAllemagne

Il y a 50 ans, la prise d'otages des JO de Munich

Carole Assignon | La rédaction francophone
4 septembre 2022

L'Allemagne commémore ce lundi 5 septembre la sanglante prise d'otages lors des Jeux olympiques de Munich en 1972.

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Un monument en souvenir des victimes de l'attaque devant un immeuble.
Les noms des victimes sont listés sur cette plaque commémorativeImage : DW

Il y a 50 ans, un commando palestinien avait attaqué la délégation israélienne qui participait aux jeux, faisant onze morts parmi les athlètes. 50 ans après, ces commémorations ont lieu alors que Berlin vient à peine de régler la question de l'indemnisation des victimes.

C'était des jeux qui devrait être amusants… l'Allemagne voulait montrer au monde qu'elle était gaie, colorée et cosmopolite et surtout qu'elle était parvenue à surmonter les ombres de son passé nazi. Mais les Jeux Olympiques de 1972 à Munich ont tourné au drame

Une opération de la police qui tourne au bain de sang

L'attaque par un commando de huit membres de l'organisation palestinienne "Septembre noir" ayant visé la délégation israélienne venu participer aux jeux se soldera par onze morts. Un drame, 27 ans seulement après la fin de la guerre et de la Shoah, l'extermination de six millions de juifs par le régime nazi. Les témoins, comme l'ancien handballeur Klaus Langhoff, restent marqués par l'attaque terroriste.

Les noms des victimes de l'attentat sont écrits sur un monument.
La tragédie s'est déroulée moins de 30 ans aprés la fin de la seconde guerre mondialeImage : Wolfgang Rattay/REUTERS

"C'était comme une guerre, j'ai vécu la Seconde Guerre mondiale quand j'avais six ans et c'était comme ça et je dois dire que ça me hante encore aujourd'hui" assure t-il.

Ce drame prendra une grande envergure dans la mesure où la gestion par l'Allemagne de l'opération policière de sauvetage des athlètes, dont certains avaient été pris en otage par les assaillants, a été mal organisée et s'est terminée dans un bain de sang.

Depuis, les proches des victimes n'ont cessé de réclamer justice. La commémoration de ce 5 septembre menaçait de tourner au fiasco avec un risque de boycott des familles irritées par les propositions allemandes d'indemnisation jugées trop faibles. 

C'est le cas d'Ilana Romano, la veuve de l'haltérophile Yossef Romano, toujours très affectée. "Les sentiments ne font que se renforcer au fil des années. Si quelqu'un dit que le temps guérit toutes les blessures, alors je lui dis : le temps ne guérit rien. Cela fait 50 ans maintenant, mais on est toujours sous le choc" précise t-elle.

IIana Romano avec des photos de son defunt mari
IIana Romano montrant des photos de son defunt mariImage : David Silverman/Getty Images

Demandes de réparations aux victimes

Avec l'accord qui a finalement été trouvé, environ 70 proches de victimes devraient assister à la cérémonie.

Ce dimanche (04.09) à la veille des commémorations, le chef de l'Etat allemand, Frank-Walter Steinmeier, a reconnu qu'il était "honteux" que l'Allemagne ait mis 50 ans à conclure un accord d'indemnisation des proches des victimes israéliennes. "Qu'il ait fallu 50 ans pour arriver à cette réconciliation ces derniers jours est vraiment honteux", a admis le président allemand devant le président israélien, Isaac Herzog, qu'il recevait lors d'une visite officielle.

Dans l'accord conclu, il est prévu que l'Allemagne versera 28 millions d'euros de réparations aux victimes. Les responsables allemands ont reconnu que ce n'était là que le début d'un long chemin pour réparer les torts des dernières décennies.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique