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PolitiqueAfrique du Sud

Polémique autour de deux soldats sud-africains tués en RDC

22 février 2024

La mort de ces soldats a provoqué un débat sur la présence de l’armée sud-africaine en RDC, dont 2.900 membres sont déployés depuis mi-décembre dernier.

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Des soldats sud-africains en patrouille dans l'est du Congo.
Les troupes sud-africaines ont été envoyées en RDC dans le cadre d'une force de la SADC comprenant également des militaires du Malawi et de la Tanzanie, chargée d'aider les forces gouvernementales de la RDC à lutter contre les rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars).Image : Alfredo Zuniga/AFP/Getty Images

Les dépouilles de deux soldats sud-africains, tués dans l'est de la République démocratique du Congo, où ils participaient à une opération de maintien de la paix, ont été rapatriées mercredi (21.02.2024) à Pretoria.

Depuis l'annonce de la mort de ces deux soldats, la polémique ne cesse d’enfler en Afrique du Sud.

D’après l'Alliance démocratique, le premier parti d'opposition du pays, les forces de défense sud-africaines n'ont pas la capacité de mener efficacement leur mission dans l’est de la RDC.

Récupération politique ?

Selon l’opposition, l’armée ne disposerait pas des équipements adéquats pour ce type d’opération. Des accusations que relativise Fontey Akum, directeur exécutif de l’ISS, l’Institut d’études de sécurité à Prétoria, en Afrique du Sud.

"C’est une polémique qui va de soi avec le déploiement, mais ça rentre aussi dans un cadre électoral puisqu'il y a quelques jours, le président sud-africain a annoncé que les élections vont se tenir le 29 mai prochain. Donc, je me dis que ce sont des polémiques qui sont motivées par une quête politique plutôt qu’une question de tactique militaire", a-t-il expliqué.

Les présidents Felix Tshisekedi de la RDC et Cyril Ramaphosa de l'Afrique du Sud.
Après l'annonce de la mort des deux soldats, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a réagi en défendant la mission et en rappelant que l'Afrique du Sud, en tant que membre de la SADC, avait pour devoir de fournir des troupes.Image : Justin Makangara/REUTERS

La présence sud-africaine en RDC intervient dans le cadre de la mission de la force régionale de la Sadc, la Communauté de développement d'Afrique australe.

Même si Fontey Akum ne partage pas l’avis de l’opposition sud-africaine, il reconnaît tout de même que les investissements militaires ont diminué en Afrique du Sud depuis la fin de l’apartheid.

"L'Afrique du Sud a eu de nouvelles priorités. Après l’apartheid, l'armée a été réformée, mais le plus grand enjeu pour l'Afrique du Sud est plutôt la criminalité intérieure. Cette priorité a valu beaucoup plus d’investissements dans ce domaine que dans le domaine militaire", a estimé Fontey Akum.

Engagement sud-africain en RDC

La mort de deux soldats a également suscité la controverse en Afrique du Sud autour de l'engagement du pays en RDC. La nation arc-en-ciel a-t-elle des intérêts économiques au Congo ? Bien sûr, répond l’acteur de la société civile congolaise, Alain Botoko.

"Elle a des intérêts en RDC parce qu'elle doit sécuriser ses compagnies d'aviation, mais aussi ses hommes d'affaires, et l’Afrique du Sud a besoin de la RDC qui a toutes les richesses du monde dans son sous-sol. Également, Mobutu a été pour beaucoup dans la lutte contre l’apartheid", a soutenu Alain Botoko.

L’Afrique du Sud est l'un des plus grands contributeurs de troupes onusiennes sur le continent, et le pays compte maintenir son leadership dans le domaine de la paix et la sécurité en Afrique.