La souveraineté nationale rime-t-elle aussi avec une souveraineté sur le plan alimentaire ? La guerre en Ukraine, la sécheresse ont de nouveau révélé combien certains pays africains sont vulnérables en ce qui concerne l’approvisionnement de leurs populations en denrées alimentaires. Le président de l’Union africaine s’est d’ailleurs félicité il y a quelques semaines de l’accord signé entre la Russie et l’Ukraine pour débloquer les exportations de céréales. "C'était l'objectif de la mission que j'avais conduite à Sotchi le 3 juin dernier", a déclaré le président sénégalais Macky Sall. Car au Sénégal, le gouvernement ne ferait pas de l’autosuffisance alimentaire une priorité, selon Ismaël. Il habite à Louga, à plus de 200 km de la capitale Dakar.
Ce commentaire de de Fomba de Kati au Mali. Il exhorte le continent africain à s’orienter vers une agriculture moderne avec des fonds suffisamment alloués au secteur. Les nations africaines n’ont pas atteint l’autosuffisance alimentaire, conclut notre internaute sur Messenger. Simon du Burkina Faso estime que son pays n’a pas encore atteint l’autosuffisance alimentaire.
Crise alimentaire et nutritionnelle dans le Sahel
Pour la troisième année consécutive, les pays du Sahel – le Burkina Faso justement, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad - sont confrontés à une crise alimentaire et nutritionnelle majeure qui devrait conduire à une augmentation sans précédent de personnes en situation d'insécurité alimentaire entre juin et août 2022, selon les projections du programme alimentaire mondial.
Au Bénin, plus de 830.000 personnes seront en situation d'insécurité alimentaire, selon le programme alimentaire mondial. Saliou Mamah de Bohicon au Bénin croit savoir qu’il y a une inflation contre laquelle le gouvernement de son pays a réagi à travers la réduction ou la suppression de certaines taxes. L’internaute béninois accuse cependant des commerçants indélicats qui augmentent les prix. Le gouvernement a opéré des contrôles et certaines boutiques ont été fermées, témoigne Saliou Mamah. Hyacinthe de Pointe Noire au Congo souhaite que son pays produise davantage pour assurer l’autosuffisance alimentaire.
Chez le voisin RD congolais, la vie est devenue très difficile ces derniers temps, c’est du moins le constat fait par notre abonné Freddy qui vit en ce moment à Kinshasa. Il en veut pour preuve les prix des denrées alimentaires qui ont galopé.
Hero Diallo de Dakar au Sénégal pense que la crise alimentaire menace certains pays africains depuis bien longtemps. Mais les Africains n’auraient pas réagi. La faim gagnera le terrain si Dieu ne nous sauve pas, écrit notre abonné sur Messenger. Daron à Man, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire constate aussi que tout a augmenté chez lui. Il déplore que "nous les pauvres n’arrivons pas à bien se nourrir".
Manque de vision des dirigeants ?
Moreza de la ville d’Uvira dans la province du Sud-Kivu en RDC constate que l’autosuffisance alimentaire n’est pas réelle dans son pays.
Charles au Burkina Faso estime que la guerre en Ukraine n’est pas la cause de la hausse des prix. Le mil, le sorgho, voire la tomate, le chou ne viennent pas de l’Ukraine mais leur prix a pourtant augmenté. Pour que l’Afrique atteigne l’autosuffisance alimentaire, il suffit seulement d’investir dans l’agriculture, insiste Charles qui dénonce un manque de vision et surtout de courage des dirigeants africains.
On va se rendre en Haïti. Selon le programme alimentaire mondial, près de la moitié des 11 millions d’habitants souffrent d’insécurité alimentaire. Le PAM qui ajoute que plus d’un million d’entre eux sont aux portes de la famine. Elisabeth vivant dans la capitale Port-au-Prince dénonce une situation catastrophique.
La famine aux portes de Haïti qui touche aussi l’Afrique de l’Est. La crise alimentaire tue une personne toutes les 48 secondes en Ethiopie, au Kenya ou encore en Somalie, selon Oxfam. L’ONG qui a fait savoir il y a près d’un mois que deux semaines des richesses accumulées par les milliardaires de l’agrobusiness suffiraient à financer entièrement la réponse nécessaire à cette crise alimentaire.