Abou Qatada doit faire face à la justice jordanienne
7 juillet 2013Il aura fallu huit ans et des procédures judiciaires complexes pour faire extrader Abou Qatada. De son vrai nom Omar Mahmoud Mohammed Othman, ce Jordanien est connu pour ses prêches anti-occidentaux et anti-juifs. Selon le juge espagnol Baltasar Garzon, on peut le considérer comme « l'ambassadeur européen d’Oussama ben Laden » ou encore le « chef spirituel d'Al-Qaïda » en Europe. Soupçonné de préparation d’attentats, le prédicateur islamiste est arrivé au Royaume-Uni en 1993 pour y demander l'asile. La justice jordanienne l’a déjà condamné deux fois par contumace pour des affaires de terrorisme : une fois à la réclusion à perpétuité, une autre à 15 ans de prison.
Soulagement des autorités britanniques
Depuis 2001, Abou Qatada a effectué plusieurs séjours en prison en Grande-Bretagne. La justice britannique le considère comme une « menace pour la sécurité nationale ». Suite à son extradition dans la nuit de samedi à dimanche, le Premier ministre britannique David Cameron n’a pas caché son soulagement :
« Je suis absolument enchanté. Le gouvernement avait dit qu’il le ferait et il l’a fait. C'est un problème qui me faisait bouillir le sang. Cet homme n'avait aucun droit d'être dans notre pays, c’était une menace pour notre pays. Cela a pris beaucoup de temps et cela a été très compliqué de l'extrader. Mais nous l’avons fait, il est de retour en Jordanie et c’est une excellente nouvelle. »
L’extradition d’Abou Qatada a été rendue possible par la signature d’un traité entre la Grande-Bretagne et la Jordanie, dans lequel il est stipulé qu’aucun aveu obtenu sous la torture ne serait utilisé lors du procès. Le porte-parole du gouvernement jordanien, Mohammad Momani, a assuré que le procès du prédicateur se déroulerait dans « l'équité, la crédibilité et la transparence ». Il a souligné que le système judiciaire jordanien respectait les droits de l'homme.
Inculpation pour terrorisme
Dès son arrivée à Amman en Jordanie, Abou Qatada a été escorté jusqu'à un tribunal militaire, où il a été inculpé pour « complot en vue de commettre des actes terroristes ». Il a ensuite été placé en détention préventive pour 15 jours. Son avocat, Tayssir Diab, a fait savoir que le prédicateur avait plaidé non coupable. Il a aussi indiqué qu’il voulait obtenir la libération sous caution de son client.