Abdullah Gül nouveau président turc
29 août 2007Die Welt publie en première page la photo d’un Abdullah Gül radieux après son élection. « Les temps changent en Turquie » titre le quotidien, qui relève que l’élection s’est déroulée dans le calme. Abdullah Gül, musulman conservateur, est à présent le 11ème président de la république laïque fondée en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk. Un putsch des généraux comme il y a dix ans ne serait plus possible dans la société turque moderne.
« Abdullah Gül nouveau président de le Turquie », c’est la Une de la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui estime que beaucoup de Turcs, et pas seulement eux, auraient sans doute préféré une personnalité moins polémique, peut-être même un laïc issu de l’opposition, pour prendre la succession d’Ahmet Sezer. Mais la Turquie ne deviendra pas une république islamique. La constitution, l’armée et l’histoire récente du pays le garantissent.
La Frankfurter Rundschau a elle du mal à s’imaginer que le nouveau président représente un danger pour le pays comme le pensent les militaires. Abdullah Gül, qui a fait ses preuves en tant que diplomate, n’est certainement pas le problème principal en ce qui concerne l’avenir de la Turquie, écrit le journal. La difficulté réside en premier lieu dans le déchirement entre progrès sociaux-culturels d’un côté et radicalisation islamique de l’autre. La Turquie a encore un long chemin à parcourir avant de savoir lequel de ces deux « camps » l’emportera.
En première page de la Tageszeitung, la photo d’une jeune femme d’origine turque, elle tient une perceuse électrique à la main et regarde l’objectif d’un air déterminé. Il s’agit d’Hatun Sürücü, peu de temps avant son assassinat en février 2005, par ses frères qui rejetaient son mode de vie occidental. Alors qu’un seul d’entre eux, le plus jeune, avait été condamné par un tribunal de Berlin, la cour fédérale de justice a décidé hier de reprendre les poursuites contre deux autres frères impliqués dans le crime. Pour le journal, même si le jugement ne sera pas forcément différent au bout du compte, la reprise du procès a une énorme valeur symbolique. La taz écrit que seule une punition de tous les complices de tels « crimes d’honneur » peut avoir un réel effet dissuasif.