A Saké, des affrontements opposent les FARDC au M23

Selon la presse locale en RDC, les affrontements entre l’armée et les rebelles ont commencé tôt ce matin, à Saké. Ces affrontements font suite à la prise de Masisi centre par le M23, il y a trois jours.  

Sur place, la société civile s’indigne de ce qu’elle qualifie d’ « inaction » de la part des autorités comme l’explique Nicole Kavira, présidente du Mouvement des indignés du contexte sécuritaire en RDC.
" L’ennemi continue à avoir de l’avance sur nous. Jusque-là, la RDC semble avoir les mains liées et ne pas réagir, ne pas avoir cette facilité de frapper et contrecarrer l’ennemi. Les pertes continuent à être enregistrées du côté de la RDC. Voilà la faiblesse que nous ressentons ou que nous réalisons par rapport à la gestion des questions sécuritaires dans notre pays, le Congo."

La société civile interpelle les autorités

Dans un communiqué de presse datant du 6 janvier, le bureau de la Coordination provinciale de la société civile du Nord Kivu rappelle au président congolais et à toute la communauté internationale que le M23 n’a pas l’intention d’arrêter son expansion. Seule une défaite militaire pourrait stopper le groupe armé, selon John Benyene Balingene, le président provincial des Forces vices de la société civile au Nord Kivu :

"La coordination provinciale de la société civile force vive du Nord Kivu désavoue l’indifférence et la complaisance notoire qui caractérisent le gouvernement de la RDC et la communauté internationale dans son ensemble des suites de la poursuite  de la conquête des entités par le M23, ARDF, AFC. "

Restaurer l’intégrité territoriale

Safari Nganizi Jacques, Député national élu de Masisi et Président du caucus des députés du Nord-Kivu demande aussi aux autorités de Kinshasa de réagir.

"Pendant que les enfants, les femmes enceintes meurent de faim et les jeunes filles sont violées dans des camps de déplacés, l’armée rwandaise et le M23 exploitent le coltan à Rubaya dans le Masisi et le vendent auprès des multinationales européennes et américaines. Les peuples rwandais et congolais n’ont pas besoin de cette guerre. Le caucus des députés du Nord-Kivu demande à l’armée de tout mettre en œuvre pour restaurer l’intégrité du territoire", s’offusque l’élu de Masisi.

De son côté, l'Église du Christ au Congo (ECC) se dit très préoccupée par la situation qui prévaut dans l’Est du pays. Son porte-parole, le révérend Eric Nsenga insiste  sur le travail qui est fait à la fois au niveau diplomatique et de la politique intérieure pour essayer d’attirer l’attention des dirigeants congolais.

"L’église est très impliquée sur le plan de la diplomatie parallèle. J’ai été moi même en Tanzanie dans une discussion au niveau de la Conférence des églises de toute l’Afrique (CETAD) pour réfléchir avec les dirigeants ecclésiastiques du Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda, il y avait l’Angola et la Tanzanie qui nous a reçu pour voir dans quelle mesure nous pouvons renforcer le mécanisme diplomatique susceptible d’appuyer l’initiative de Luanda", confi le révérend Nsenga à la DW.

Ces nouvelles violences dans le Nord-Kivu ont été condamnées aussi bien par l’Union Européenne et la Monusco que par les Etats Unis.

A l’heure où nous bouclons cet article, nous espérons avoir la réaction du porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, à nos sollicitations.