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21 mois de transition militaire au Burkina Faso

Charles Bako
17 octobre 2022

La charte de la transition burkinabè prévoit notamment la tenue des élections présidentielles et législatives en juillet 2024, date souhaitée par la Cédéao.

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Ibrahim Traoré, capitaine de la junte burkinabè
Le capitaine Ibrahim Traoré, a été désigné "à l'unanimité" président de transition jusqu'à une élection présidentielle prévue en juillet 2024Image : AA/picture alliance

21 mois, c’est la période durant laquelle, le capitaine Ibrahim Traoré désigné lors des assises nationales devra diriger le Burkina Faso. Il a été désigné à l’unanimité par les forces vives de la nation : "Nous forces vives de la nation, confirmons que le président du mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, désigné à l’article 5 de la charte de la transition du 14 Octobre 2022, président de la transition est le capitaine Ibrahim Traoré". 

Selon la charte de la transition, le gouvernement de la transition sera composé de 25 ministres et 71 membres à l’organe législatif de la transition. Bénéwendé Sankara, ancien vice-président de l’assemblée nationale et président du parti Sankariste, union pour la renaissance attendait plutôt une gouvernance par ordonnance.

"Moi je m’attendais en principe à ce qu’il gouverne par ordonnance. L’essentiel c’est de prendre des décisions fortes et les populations vont applaudir. Pendant les 21 mois, travailler à sécuriser et ensuite faire une refondation pour des institutions forte. Tous ces éléments en 21 mois, on n’a pas besoin de créer des structures budgétivores", estime M. Béwéwendé Sankara. 

Des représentants des assises nationales au Burkina Faso
Les assises nationales ont rassemblé quelque 300 représentants de l'armée et la police, des organisations coutumières et religieuses, de la société civile, des syndicats, des partis et des déplacés internes victimes des attaques jihadistesImage : Service d'information du gouvernement du Burkina Faso

Une nouvelle page ? 

Pour la jeunesse burkinabè, ce changement opéré à la tête de l’Etat  est  l’aboutissement d’un conflit générationnel. Romuald Badolo étudiant en médecine rappelle que les anciens dignitaires au pourvoir lèguent un pays complètement en panne. 

"Nous avons fait une mauvaise transition en 2015, par ce que c’est de là-bas que les choses se sont passées. On  n’a pas voulu rompre avec le passé. Donc ça fait que nous nous retrouvons embourber. Il y a un certain nombre de sujet qu’on a pris avec un certain nombre de limite. C’est normal, c’est l’angle de vue de nos ainés. C’est d’ailleurs comme  ça que le pays est géré depuis le départ de feu Thomas Sankara", explique-t-il. 

Lire aussi Burkina Faso : quelles priorités sur le plan sécuritaire ?

C’est une nouvelle page qui s’ouvre au Burkina Faso selon Samuel Kalkoumdé, président du mouvement pour la culture de la paix qui lance un appel à l’union des fils et filles du Burkina. "Je crois en un avenir certain du Burkina. C’est quand le mur est fissuré, que l’eau entre et la maison tombe, nous devons nous unir", souhaite-t-il. 

Reportage de Charles Bako à Ouagadougou

 

Dans un message à la communauté française vivant au Burkina, le consul général Sebatien Jaunatre a appelé les ressortissants français à rester prudents au terme des assises nationales. Ces alertes sont exagérées, selon Georges Kaboré Burkinabé de nationalité française. "Les Burkinabè ne sont pas anti français, ils sont plutôt anti politique française.  C’est exagéré. Je pense que c’est eux qui créent cette stigmatisation", dit-il. 

Le capitaine Ibrahim Traoré sera investi par le conseil constitutionnel et constituera son gouvernement dans les prochains jours.

 

 

 

 

 

Des supporters de la junte agitent des drapeaux du Burkina
Charles Bako Correspondant au Burkina Faso pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais