1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Quel rôle va jouer internet lors des élections en RDC ?

Wendy Bashi
1 août 2023

L’avènement des réseaux sociaux a indubitablement induit une nouvelle manière de gouverner. Il n’y a qu’à voir l’attention que les Etats accordent aux communications faites sur les différentes plateformes.

https://p.dw.com/p/4Ueg7
Twitter I Rebrand X
La RDC a adopté une loi spéciale pour régir les activités du numérique (Photo d'illustration)Image : Chris Delmas/AFP

Le taux d’utilisation d’internet en RDC  a sensiblement augmenté ces dernières années, précise Qemal Affagnon, responsable Afrique de l'Ouest d'Internet sans frontières.

Plus de 38 millions de Congolais contractent les services des quatre réseaux de téléphonie mobile qui permettent d’avoir accès à l’internet. Parmi ces utilisateurs, en général, ce sont des jeunes, dont l’âge varie entre 17 et 24 ans (et plus) et qui sont dans la bonne tranche d’âge pour voter.

Ces internautes sont des cibles vers lesquels se tournent des acteurs politiques en période pré électorale, électorale et post électorale, souligne Qemal Affagnon.

"En RDC, des évènements ont démontré l’implication de l'État dans la gestion des contenus qui circulent sur les réseaux sociaux" (Brozeck Kandolo)

 

"Aujourd’hui, quand on observe les pratiques en cours dans le paysage numérique congolais, quand on regarde un peu la place qu’occupe les réseaux sociaux dans un contexte pré électoral, on observe différents types d’attitude. Il y a par exemple des actions qui sont menées à des fins de propagande, il y a également des actions qui sont menées à des fins d’influence, dans le but de produire une action bien précise sur les cibles et puis il y a aussi des actes de désinformation, de manipulation", rappelle-t-il.

 

Internet, outil indispensable pendant les campagnes

Le Congo est un pays où la communication connaît quelques soucis du fait des conditions de développement assez limitées,  renseigne Bercky Kitumu Mayimona, enseignant et chercheur en communication digitale.

Nigeria Ikoyi | Smartphonenutzer mit Narichten
Image : Pius Utomi Ekpei/AFP/Getty Images

Il y a les problèmes d’électricité et de route qui sont des freins réels à l’information et à la communication. Cependant, souligne l’enseignant, les réseaux sociaux ont pu étendre les possibilités d’accès à l’information.

"La période électorale, avec ce besoin d’information, autant connaître ou identifier les candidats, leur réalisation, mieux appréhender leur profil, recourir à ces réseaux sociaux pour la population congolaise est une nécessité. Le danger se situe plus par rapport à la sensibilité de la période électorale", estime Bercky Kitumu Mayimona. "Internet est un outil indispensable même pour les candidats pour battre campagne, pour se présenter, recruter et se présenter. Comme ce fut le cas pour les précédents cycles électoraux, les réseaux sociaux cette année vont beaucoup être sollicités."

Démocratie 2.0

Les réseaux sociaux ont créé ce que le juriste et chercheur en droit du numérique Brozeck Kandolo appelle l’expression de la démocratie 2.0.

De nos jours, grâce à Facebook, Twitter, les individus peuvent s’exprimer  librement sans la peur d’être censurés.

Les réseaux sociaux contribuent à l’amélioration et encouragent la participation citoyenne au processus politique.

"Historiquement, il y a eu dans le passé en RDC, des évènements qui ont démontré l’implication de l'État dans la gestion des contenus qui circulent sur les réseaux sociaux. Cela s’est manifesté par des blocages et des restrictions d’accès à certains réseaux sociaux notamment au lendemain des élections générales de décembre 2019, mais également en janvier 2015 lors des manifestations de l’opposition et des mouvements citoyens contre la loi électorale. Certains gouvernements cherchent à restreindre l’accès aux réseaux sociaux afin de limiter l’influence des voix dissidentes et maintenir leur pouvoir en place", analyse le chercheur.

La RDC a adopté une loi  spéciale pour régir  les activités du numérique que l’on appelle le code du numérique qui est entré en vigueur le 13 mars 2023. Ce code vise à réguler le secteur et détermine les droits et obligations des fournisseurs d’activités et services numériques.