RDC : le collectif d'actions de la société civile déterminé
7 mars 2018Dans un pays en crise, depuis 2017, le collectif d'actions de la société civile congolaise (CASC) tente d'harmoniser les actions de la société civile en organisant des rencontres avec les adhérents du CASC mais aussi des manifestations revendiquant une meilleure qualité de vie pour les populations. Le CASC, qui regroupe de nombreuses associations de la société civile et des mouvements citoyens, s'unit à d'autres initiatives en RDC pour dénoncer la répression mais aussi demander l'alternance politique.
"Année du glissement"
Le coordinateur national du collectif, Luc Nkulula se confie à la Deutsche Welle et explique son rôle et ses actions. "L’année passée, c’était l’année du glissement. L’année où l’accord de la Saint Sylvestre a permis aux politiques congolais de pouvoir au moins se rattraper pour organiser les élections", explique-t-il. "À partir du mois de juin, nous avions tout un programme. Parce que vous savez qu’il faut faire pression sur les politiques pour qu’ils puissent changer quelque chose. On a commencé par demander la fin de l’enrôlement déjà à partir du mois de juin et l’engagement citoyen pour que les gens s’engagent davantage. Enfin il faut être exigeant par rapport à ces autorités. Parce que si nous ne sommes pas exigeants par rapport à nos droits, ces autorités continueront à les bafouer ou à les piétiner."
"Un devoir pour tous"
DW : Vous avez parlé d’un pouvoir qui devient de plus en plus répressif, qui n’hésite pas à tirer à bout portant sur les manifestants. Vous faites partie parfois de ces manifestants sur le terrain, face à un pouvoir qui devient répressif, qui n’a plus aucune crainte de tuer. Vous n’avez rien. En face il y a des armes.
"Vous savez ce qui est très important, c’est la détermination. Nous sommes très déterminés. Nous sommes déterminés jusqu’au sacrifice extrême. Ça veut dire qu’on est prêt à donner nos vies. Nous n’abdiquerons jamais. Nous irons jusqu’au bout. Mais on ne leur permettra pas de continuer à nous mettre sous le joug de la dictature où tout autre chose. Ça veut dire pour nous, qu'il est très clair qu’il faut combattre tout régime qui empêche le peuple de jouir de ses droits civiques, de sa liberté d’expression, de l’accès à la terre, de l’accès à l’eau ou à la sécurité. Je pense qu’il faut le combattre jusqu’à la dernière énergie. Et c’est notre devoir. Ce devoir incombe à tous les Congolais. C’est un devoir partagé. Chacun où il est, peu importe sa position, doit pouvoir barrer la route à tous ceux qui essaient de refaire du Congo une dictature. On n'a plus besoin d'un pouvoir répressif."