Raila Odinga, "président du peuple"
30 janvier 2018Des milliers de partisans s'étaient réunis à Nairobi pour assister à l'action de Raila Odinga. "Moi, Raila Odinga, je prends la fonction de président du peuple de la République du Kenya et promets d'être fidèle au peuple kényan". Ainsi s'est exprimé l'opposant qui conteste sa défaite à la présidentielle de 2017 suscitant la joie de ses partisans. "Je viens de Kisumu. Ça m'a pris 7h pour venir. Je suis prêt à donner ma vie. Je souffre depuis trop longtemps à cause de nos dirigeants" déclare un jeune Kényan de 23 ans.
"On est venu aujourd'hui pour l'investiture de notre président Raila Odinga. Cela doit se faire, que ça leur plaise ou non. Le gouvernement doit partir et Nasa prendre le pouvoir de ce pays. S'ils arrêtent Raila Odinga, ce pays brûlera", tempête un autre supporteur de Raila Odinga.
Président du peuple
Mais Raila Odinga prête serment en tant que "président du peuple" et non en tant que "président de la République du Kenya". Une nuance qui lui permet de ne pas être arrêté pour haute trahison car la stricte procédure d'investiture n'a pas été respectée à la lettre.
"Aujourd'hui est un jour historique pour les Kényans. Je vous remercie pour votre courage et votre patience." Quelques mots pour son peuple avant de quitter le parc de la capitale. La cérémonie aura duré en tout vingt minutes. Raila Odinga était bien seul sur l'estrade. Plusieurs hauts responsables du parti étaient absents, notamment celui qui devait être le vice-président de Raila Odinga.
Pas de violences
Danses et chants animaient la matinée avant l'arrivée de Raila Odinga. Une journée dans le calme contre tout attente. Les forces de l'ordre n'ont pas réagi, aucun affrontement avec les partisans. Le gouvernement n'a finalement pas empêché ce rassemblement. Une stratégie du gouvernement radicalement différente des dernières semaines de répression violente. Mais les programmes des principales télévisions du pays ont été coupés durant la cérémonie.
Raila Odinga pour sa part tire probablement sa révérence. Lâché par les cadres de son parti, tournés déjà vers 2022.