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Les fonctionnaires tchadiens en alerte

Blaise Dariustone
4 janvier 2018

Syndicats et travailleurs sont sur le qui-vive : un projet de diminution des salaires des fonctionnaires serait dans les tuyaux du ministère des Finances pour juguler la crise économique qui frappe le pays.

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Westafrika CFA-Franc BEAC
Image : Getty Images/AFP/I. Sanogo

L'information n'a pas été rendu publique, mais selon des sources proches du gouvernement tchadien, le décret d'application de cette décision ne tardera pas.

Déjà, le gouvernement, sous l'égide du Cadre national de dialogue social, a convoqué mercredi après-midi les représentants des différentes centrales syndicales pour tenter de les convaincre. Sans succès puisque unanimement, ces derniers ont dit non.

"Ils disent que la masse salariale est aujourd'hui à 378 milliards de francs CFA et que le gouvernement cherche à la ramener à 348 milliards" , explique Gounou Vaima Ganfaré, secrétaire général de l'Union des syndicats du Tchad qui était présent à cette rencontre. "Et donc, que sans abattement des salaires, ils ne pourront pas avoir des accords avec le FMI et la Banque mondiale. Nous avons dit non. On peut chercher l'argent autrement. Tous les syndicats ont dit non. Nous attendons le décret. Si le gouvernement veut gérer la rue, il va gérer."

"Le gouvernement est en train de verser de l'huile sur le feu" (Evariste Ngarlem Toldé, politologue)

Réductions drastiques 

Toujours selon les mêmes sources, la réduction des salaires irait de 5 à 45 % pour le personnel des départements ministériels et des institutions de l'Etat et de 5 à 15 % pour le personnel diplomatique et les forces de défense et de sécurité.

Pour Evariste Ngarlem Toldé, cette décision pourrait faire l'effet d'une bombe : 

"si la décision se concrétise, ce qui est certain, ça sera le bras de fer, parce que les syndicats et même les travailleurs (...) ne seront pas prêts à accepter une telle mesure." 

Selon le politologue, les travailleurs ont déjà vécu le gel des avancements et ils ne vont pas de nouveau se sacrifier "pour combler la mauvaise gestion et la gabégie du régime. Personne ne sera comptable de cette gestion. Si les gens ne peuvent pas diriger ce pays, je crois que la démission est la seule solution qu'il reste."

Silence des autorités

Le ministre des finances Abdoulaye Sabre qui avait promis de nous accorder une interview à ce sujet y a finalement renoncé après la rencontre avec les syndicats. La porte parole du gouvernement´, Madeleine Alingué, n'a pas non plus souhaité commenter cette actualité.

Il faut dire que cette décision intervient un an après les coupures drastiques des indemnités et autres avantages des fonctionnaires, dans le cadre des seize mesures prises par le gouvernement tchadien, pour juguler la crise économique et financière.