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Le processus de paix écorché en Casamance

24 janvier 2018

Salif Sadio, chef de la rébellion du MFDC, n'écarte pas une reprise des violences dans le sud du Sénégal. En cause : les opérations de l'armée dans la région suite au meurtre de coupeurs de bois.

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Senegal Senegalesische Soldaten
Image : AFP/Getty Images

Seydou Gassama - MP3-Stereo

Après des années d'accalmie, s'achemine-t-on vers une reprise de la violence en Casamance? Un des chefs de la rébellion du MFDC, le Mouvement démocratique des forces de Casamance, Salif Sadio, n'écarte pas cette éventualité.

Selon lui, les opérations lancées par l'armée sénégalaise à la suite du meurtre de 14 forestiers pourraient remettre en cause le processus de paix.

Si ces opérations ne cessent pas, le chef rebelle menace de rompre la trêve observée depuis trois ans.

Senegal Ziguinchor Hafen
Ziguinchor ne sera peut-être bientôt plus un havre de paix...Image : AFP/Getty Images

Un prétexte qui pourrait tout faire craquer

Salif Sadio est formel. Le massacre, début janvier, de 14 personnes dans la forêt protégée de Babotte, non loin de Ziguinchor, est un prétexte tout trouvé par les autorités sénégalaises pour attaquer les positions des irrédentistes casamançais du MFDC, retranchés dans cette forêt mitoyenne de la frontière avec la Gambie.

 

C'est un mauvais procès que fait Salif Sadio, lui rétorque Seydou Gassama, directeur d'exécutif d'Amnesty international Sénégal, qui est originaire de Casamance. Selon le militant des droits de l'Homme il faudrait que le chef du MFDC "puisse contribuer à retrouver et à livrer à la justice sénégalaise ces personnes qui ont tué, qui sont dans la forêt". D'après lui, personne d'autre que les membrs du MFDC possède des armes de guerre dans la forêt casamançaise.

Menschen in Guinea-Bissau
Contrôle d'identité à la frontière avec la Guinée-BissauImage : dpa

Inquiétude jusqu'à Dakar

Fode Roland Diagne, politologue sénégalais, analyse cette poussée de fièvre en Casamance comme un risque pour le fragile processus de paix, alors que depuis octobre 2017, la communauté catholique de Sant'Egidio à entamé une médiation entre les rebelles du MFDC et le gouvernement sénégalais. Pour lui, ces violences sont néfastes aux populations sur place. "Il est grand temps de trouver une solution politique à ce problème qui dure tout de même depuis 36 ans. Jouer aux aventuriers comme le fait Macky Sall aujourd'hui en déclenchant une guerre, c'est un problème sérieux et tant qu'il y a des morts entre les Casamançais et les soldats sénégalais, je ne vois pas comment on peut parler d'unité."


Demain dans notre édition matinale de 7h TU, Info Matin, vous pourrez écouter le point de vue du célèbre architecte sénégalais, Pierre Goudiaby Atepa, qui est aussi le président du Collectif des cadres casamançais.

 

 

DW MA-Bild Eric Topona
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona