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La résolution de la crise vue par l'opposition camerounaise

Rodrigue Guézodjè
28 août 2018

Les violences perpétrées ces derniers jours, viennent en rajouter à la crise anglophone. Contrairement à la solution militaire apportée par le gouvernement, les différents candidats envisagent d'autres solutions.

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Deutschland Demonstration gegen die Unterdrückung von Minderheiten in Kamerun
Image : picture-alliance/ZumaPress

A quelques semaines d'une élection présidentielle cruciale en octobre prochain, le Cameroun enregistre de plus en plus de violences. L’attaque de la brigade de gendarmerie de la localité de Zoa, près de la ville de Wum, dans laquelle ces deux gendarmes ont laissé leur vie n'est pas la première. Les affrontements entre soldats, policiers et séparatistes sont quasi quotidiens dans la région anglopohone du Nord-Ouest; et la situation devient d'autant plus préoccupante, estime le porte-parole de l'armée, avec les échéances qui attendent le Cameroun.

Outre l'élection  présidentielle puis les élections législatives et municipales, rien ne devrait troubler non plus la Coupe d'Afrique des nations de football qu'organise le pays, explique le Colonel Didier Badjeck.

"Le ministre délégué à la présidence chargé de la defense, sous instructions du chef des armées a conduit une réunion de sécurité il y a deux semaines, pour dévaluer la situation actuelle, voir quelles sont les mesures que l’on peut prendre, les plus énergiques pour pouvoir ramener le calme, et nous le faisons bien; progressivement nous réussissons à neutraliser les forces d’opposition à qui il est donné encore la possibilité de déposer les armes.”

La position de l'opposition 

A cette crise sécuritaire qui secoue le Nord-ouest et le Sud-ouest, les deux régions anglophones sur les dix que compte le Cameroun, la réponse militaire qu'apporte le régime ne serait pas l'idéal selon les différents candidats de l'opposition engagés dans la course pour la présidentielle.

Contactés par la Deutsche Welle Cabral Libii du parti Univers, Akéré Muna du FPD et Joshua Osih du SDF ont tous suggéré une "solution pacifique".

Serge Espoir Matomba du parti "Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs)" a lui aussi sa solution.

"Le début de la solution à ce problème est le départ de l’actuel chef d’Etat. Donc, après son départ, il est certain que la partie qui se réclamme de la sécession déposera forcément les armes. Mais toutefois si ce n’est pas le cas, nous allons appeler cette partie là à le faire, et nous allons demander à nos forces de défense de maintenir juste la zone en sécurité, mais pas d'user des armes pour tirer sur la population. Dans un second temps, nous allons nous asseoir avec ceux qui se reclamme de la sécession ou même du fédéralisme nous allons parler, et je le dis encore aucun sujet ne sera tabou"

Beaucoup d'observateurs craignent des perturbations de la suite du processus électoral, le politologue Germain-Hervé MBIA YEBEGA  reste, lui, optimiste, rien ne peut empêcher le scrutin du 7 octobre 2018 assure-t-il.