Insécurité croissante dans le nord de la RDC
4 mai 2018Les Mbororo et les Uda sont les noms des éleveurs nomades qui deviennent petit à petit sédentaires dans cette partie de la République démocratique du Congo. Les habitants autochtones dénoncent les destructions de leurs cultures par les milliers de vaches de ces éleveurs.
Les incidents se multiplient
Cet affrontement se traduit par des massacres avec des armes à feu ou des armes blanches. Jean Magwengasa, coordonnateur provincial de la Société civile forces vives du Haut-Uele, revient sur des incidents récents.
"Au début de ce mois-ci, en territoire de Niangara, on a arrêté un Mbororo au centre-ville de Niangara avec un AK47 ainsi que 186 minutions. Un deuxième exemple : dans la collectivité Kerego de Niangara, il y a un chauffeur de taxi qui avait transporté un Mbororo. Arrivé à destination, le chauffeur a réclamé son argent et le client a sorti un couteau et l'a poignardé au ventre."
Cette version est confirmée par l'autorité provinciale. Prosper Mangadima, le vice-gouverneur du Haut-Uélé, ajoute que l'insécurité dans cette région est aussi due à l'activisme des rebelles ougandais de l'Armée de Résistance du Seigneur, LRA, des combattants du Sud-Soudan et de ceux venus de la République centrafricaine.
"Ce que nous allons demander aux autorités congolaises ainsi qu'à la communauté internationale, c'est de tout faire pour ramener ces gens d'où ils sont venus, qu'ils rentrent dans leurs pays !"
Appels à la vigilance
Prosper Mangadima ajoute que des démarches pour l'identification de ces éleveurs sont en cours et que l'armée congolaise traque les groupes rebelles. Pour Jean Magwengasa, cependant, une seule solution est à recommander : la vigilance.
"Nous avons les Mbororo, ces éleveurs nomades on les trouve avec des armes de guerre, avec des munitions. Ça devient un problème sécuritaire. Il y a les LRA qui sont dans le territoire de Niangara, parfois dans le territoire de Dungu. Il y a aussi des braconniers Uda, qui sont des Libyens. Raison pour laquelle nous devons être vigilants."
Le représentant des éleveurs Mbororo de la région n'a pas souhaité répondre à nos questions.