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2020 : le PDCI aura son candidat selon Henri Konan Bédié

20 avril 2018

La création du parti unifié des Houphouëtistes a commencé à prendre forme après la rencontre le 10 avril entre les présidents Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Ce dernier s'est pourtant retiré du projet.

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Henri Konan Bedie, Vorsitzender der PDCI-Partei, Elfenbeinküste
Image : AFP/Getty Images/S. Kambou

Maintes fois annoncée et plusieurs fois repoussée, la création du parti unifié des Houphouëtistes a commencé à prendre forme depuis la rencontre du 10 avril entre les présidents Alassane Ouattara du RDR et Henri Konan Bédié du PDCI. Mais aussi avec la signature d’un manifeste le 12 avril dernier. Pourtant jeudi soir (19.04.18), Henri Konan Bédié a remis en cause la création du parti unifié.

Analyse et décryptage d’André Sylver Konan, analyste politique, journaliste et écrivain ivoirien.

 

André Sylver Konan : Quand vous lisez la déclaration de Bédié, il s’adresse davantage à la communauté internationale. Première chose, il choisit la presse internationale. Deuxième chose, il passe un message très clair aux investisseurs, en disant : tranquillisez-vous, il n’y aura pas de feu en la demeure. Le plus important, c’est que le discours de Bédié a évolué. Hier il disait : C’est un candidat issu du PDCI et ce n’est pas négociable. Aujourd’hui, il dit : nous souhaitons que les autres partis puissent accompagner le PDCI.

 

DW : On parle de plus en plus d'un parti unifié, qu’on appellera le RHDP. En tant qu'observateur, vous y croyez vraiment ?

 

André Sylver Konan : Je pense qu’on n’ira pas jusque-là. Regardez l’histoire du RHDP. Ce mouvement qui est devenu une coalition en 2010 puis un mouvement politique en 2015. C’est par abus qu’on dit aujourd’hui parti unifié. D’ailleurs, Bédié l’a signifié dans sa conférence de presse. Il a dit : ne parlons pas de parti unifié mais de RHDP. Donc c’est une fédération de partis. Pour moi, ça ne va pas se transformer en parti unifié parce qu’ils savent très bien le risque politique qu’il faut prendre en demandant à un parti politique de se dissoudre. Surtout dans le cas du PDCI qui a une histoire de plus de 70 ans.

 

DW : De plus en plus, on parle de l’après Ouattara. Certains parleraient même de Ouattara qui serait tenté par un troisième mandat. Dites-nous quel est le binôme aujourd’hui qui serait bien positionné par rapport au RHDP ?

 

André Sylver Konan :  Je ne crois pas au fantasme du troisième mandat de Ouattara. C’est vrai que lui-même aujourd’hui n’est plus assez précis là-dessus. Je pense que c’est une stratégie politique pour maintenir dans les rangs ses propres troupes. Mais je pense qu’il a bien conscience que, voulant s’embarquer sur  la voie du troisième mandat, est politiquement risqué. Je dirais même à la limite suicidaire. Quand bien même, certaines personnes le soupçonnent de vouloir le faire. On voit très bien le ticket qui sera défendu par Ouattara et manifestement qui sera soutenu par Bédié. Le ticket est bien visible. Dans l’ordre indiqué, donc, Duncan comme président et Gon comme vice-président.