En Irak, les combattants kurdes reculent
17 octobre 2017L'armée irakienne a annoncé ce mardi avoir pris le contrôle des deux plus grands champs pétroliers de la région de Kirkouk, après le retrait "sans combat" des forces kurdes. Celles-ci, après avoir combattu avec succès contre l'Etat islamique, se retrouvent donc dans une position inconfortable.
En perdant le contrôle des champs pétroliers, la situation économique du Kurdistan pourrait s’aggraver. Lorsque l'armée irakienne avait battu en retraite devant les combattants de l'Etat islamique en 2014, ce sont les combattants kurdes Peschmerga qui ont pris le contrôle et protégé les grands champs de pétrole de la région contre les djihadistes.
A présent Bagdad veut restaurer l'Etat d'avant 2014 par la force. Ce qui n’est pas sans conséquence notamment sur le plan humanitaire. Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général des Nations unies, explique:
"Nos collègues humanitaires en Irak nous ont informés que les mouvements militaires dans le nord de l'Irak ont déplacé des milliers de familles de Kirkouk et que le nombre exact de personnes déplacées est toujours à confirmer. Les travailleurs humanitaires se mobilisent et insistent sur la nécessité d'avoir accès à tous ceux qui ont besoin d'aide et demandent aux parties de veiller à ce que les civils soient protégés et puissent quitter la zone s'ils le souhaitent."
Pour l'intégrité territoriale de l'Irak
Une situation humanitaire inquiétante, une crise qui s'intensifie avec le gouvernement central, la progression de l’armée irakienne… et les conflits internes avec les deux grands partis kurdes qui sont entrés en guerre ouverte. Les Kurdes ne sont pas dans une position aisée.
Sur le plan international, Washington a annoncé ne pas prendre parti entre Bagdad et Erbil. Côté allemand, la Bundeswehr a suspendu son programme d'entraînement pour les combattants Peschmerga dans le nord de l'Irak.
Concernant la situation en Irak, l’Allemagne a une position que précise Roderich Kiesewetter de la CDU. Il est également ancien officier général de l'état-major de la Bundeswehr.
" Il y a deux aspects qui me semblent très importants. Premièrement la situation sécuritaire et deuxièmement que l'armée allemande ne prenne pas parti. La République fédérale d’Allemagne n’est pas pour un camp contre un autre, au contraire nous voulons que l'Irak reste un Etat dans son intégralité territoriale " précise-t-il.
Pour trouver une issue et continuer la guerre contre l’ennemi commun, le groupe Etat islamique, les appels notamment des Etats-Unis et de l’Union européenne à la retenue et au dialogue se multiplient.