Des locales pour mettre fin à douze ans d’attente en Guinée
25 janvier 2018L’année dernière, des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté à Conakry pour exiger la tenue de ce scrutin. Un scrutin qui n’a pas été organisé depuis douze ans.
La campagne bat son plein et l’atmosphère reste calme dans la capitale. La campagne électorale a été lancée par décret il y a quelques jours. Les partis politiques et les listes indépendantes s’activent sur le terrain pour convaincre le maximum d’électeurs.
Certains candidats, surtout les moins connus mènent campagne de porte à porte pour expliquer leur programme.
"Nous avons un programme qui peut aider nos populations à résoudre les problèmes du moment, a déclaré Boubacar Diallo, responsable d’un petit parti.
Devant un petit groupe de jeunes, il défend son programme: "nous avons des problèmes d’insalubrité que nous devons régler, nous avons aussi un problème d’insécurité".
Les Guinéens attendent la tenue des élections locales depuis 2005. Pourtant, interrogés dans les rues de Conakry, les habitants de la capitale guinéenne ne s'enthousiasment pas tous pour ce scrutin.
"Compte tenu du programme de chacun à ses élections, j’ai fait mon choix et je sais que l’intéressé est capable de réaliser notre vœux », a déclaré un passant. Pour un autre, "Présentement, la politique ne m’intéresse pas. Ma vision actuellement c’est l’humanitaire".
Certains se réjouissent. "Pour le début de la campagne, tout se passe bien il n’y a pas de casse, pas de violence verbale, pas de jets de cailloux."
Pas de violence dans la capitale mais à l'intérieur du pays, des cas de destruction de biens ont été signalés.
Mohamed Kaba, spécialiste des questions électorales en Guinée, recommande aux citoyens d’être vigilants avant d'opter pour le candidat de leur choix. "Ces élections locales ont un enjeu particulier", a-t-il déclaré.
Pour lui, le nouveau code électoral guinéen donne de nombreuses prérogatives aux élus locaux. Pendant 15 jours, 1.300 listes issues des partis politiques vont mener leur campagne pour conquérir 342 collectivités locales.
Une unité chargée d'assurer la sécurité de ces élections communales a été mise en place la semaine dernière par le président Alpha Condé. Cette force est dénommée: "Unité spéciale de sécurisation des élections, USSEL".