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"Ce sont des manifestations, pas encore une révolution"

Audrey Parmentier
2 janvier 2018

Les journaux commentent abondamment les manifestations en Iran, ainsi que le débat, en Allemagne, autour de l'âge des demandeurs d'asile après la mort d'une jeune fille poignardée par un mineur afghan à Kandel.

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Iran Protest in Teheran
Image : Fars

On ne doit pas s'attendre à un changement de pouvoir en Iran, affirme la tageszeitung, la taz. Certes, il y a des manifestations dans tout le pays mais elles arrivent de manière trop surprenante, elles n'étaient pas prévues. Aucune organisation n'a appelé à ces protestations, aucun évènement ne les a déclenchées. Elles manquent de revendications unitaires concrètes.

Pour la taz, c'est de la rage spontanée qui est en train de s'exprimer. Et tout particulièrement, les couches inférieures de la population qui se plaignent du fort taux de chômage et des prix exorbitants. A ces citoyens et citoyennes lambda viennent se greffer de plus en plus d' activistes de différents camps politiques qui tentent d'aposer leur marque à cette rébellion. Mais les acteurs et les revendications sont trop divers pour que cela ne conduise à un changement de régime.

Hassan Rohani affaibli par ces manifestations

Hassan Rohani
Hassan Rohani entend régler les problèmes de la populationImage : picture-alliance/Iranian Presidency Office

Un avis que partage la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La vague de protestations qui s'est emparée du pays depuis cinq jours ne constitue pour l'instant pas une révolution, ni un mouvement d'opposition d'ampleur, affirme le quotidien. En revanche, l'un des perdants de ces protestations est le président modéré, Hassan Rohani. C'est lui qui est visé par la colère de nombreux Iraniens qui espéraient que l'accord sur le nucléaire signé en juillet 2015 améliore leur situation économique. En vain.

Sans compter la pression des ultra-conservateurs sur le chef de l'Etat qui augmente elle aussi. Et cet affaiblissement de Rohani ne promet rien de bon pour les tensions actuelles entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, regrette la faz.

La Nordwest-Zeitung condamne pour sa part l'attitude officielle de l'Allemagne qui appelle les manifestants à agir dans le calme, à protester de manière pacifique. Si l'on tient compte de notre propre histoire, des manifestations qui ont conduit à la chute du communisme dans l'ancienne Allemagne de l'Est, écrit le journal d'Oldenburg, c'est pitoyable. La bonne réaction serait de soutenir ceux qui descendent dans la rue pour protester contre le régime. Mais Berlin ne bouge pas.

L'âge des demandeurs d'asile en question

Après la mort d'une jeune fille poignardée par un mineur afghan à Kandel en Allemagne, les journaux évoquent le débat sur l'âge des demandeurs d'asile.

Bayerns Innenminister Joachim Herrmann
Joachim Herrmann, ministre bavarois de l'IntérieurImage : Imago/M. Popow

La Süddeutsche Zeitung rappelle que certains conservateurs demandent à ce qu'à l'avenir, des médecins les examinent afin de déterminer leur âge réel. Et le journal de constater : certains d'entre eux mentent sans doute sur leur date de naissance. Mais cela ne fait pas d'eux des criminels violents pour autant.

Il y a d'autres raisons qui poussent les réfugiés à commettre des agressions. Les souvenirs des violences qu'ils ont eux-mêmes subies par exemple, écrit le quotidien de Munich.

La Frankfurter Rundschau regrette quant à elle que la scène politique profite de ce drame. Et notamment le ministre bavarois de l'Intérieur, qui, selon le journal, n'a rien trouvé de mieux que de prôner l'expulsion systématique des réfugiés mineurs délinquants. Pour la Frankfurter Rundschau, c'est une réaction populiste, imprudente et irresponsable.