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A qui profite le trafic de jeunes filles?

Eric Topona5 juillet 2016

Au Burundi, l'affaire du trafic des jeunes filles burundaises refait surface sur fond de crise. Certains responsables politiques seraient impliqués dans ce commerce d'êtres humains vers les pays du Golfe

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Straßenszene in Bujumbura, Burundi
Image : C. de Souza/AFP/GettyImages

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Au cours de l’enquête menée par ses responsables, le FOCODE a découvert que ce qui est présenté comme une opportunité d’emploi pour les jeunes filles burundaises est devenu une véritable traite des personnes. Et, le président du Forum pour la conscience et le développement, Pacifique Nininahazwe accuse certains responsables politiques du CNDD-FDD au pouvoir d’être à la manœuvre. Une fois arrivées à destination, les filles recrutées perdraient leur liberté en devenant la propriété du client qui en use comme il l’entend pendant au moins deux ans, ajoute le Forum pour la conscience et le développement. Citées dans cette affaire, les autorités burundaises n’ont pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Préférant laisser l’enquête diligentée suivre son cours. Selon Pacifique Nininahazwe, 14 filles qui étaient sur le point d’embarquer pour l’Arabie Saoudite ont été arrêtés ce weekend à Goma dans l’Est de la République démocratique du Congo. Ces dernières auraient été ramenées au Burundi.

C’est dans ces conditions que la seconde manche des discussions inter-burundaises pour une sortie de crise politique devraient avoir lieu du 9 au 12 juillet prochain à Arusha. De sources proches de la Facilitation, le médiateur aurait déjà envoyé à certains membres de l’opposition en exil, des invitations individuelles. Une attitude que dénonce le CNARED, qui souhaite être convié à ces négociations en tant qu’une seule entité. Le facilitateur, l'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa avait pourtant rencontré les 10 et 11 juin, à Bruxelles, les dirigeants de cette plate-forme, qui s'étaient dit "très satisfaits" des discussions. Mais selon l’opposition, le facilitateur semble avoir encore cédé à la pression de Bujumbura, qui continue de récuser le CNARED.