1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Boko Haram et la famine au Nigeria

Jan-Philipp Scholz | Adrian Kriesch | Lionel Bidzogo
17 octobre 2017

Malgré la libération de certains territoires et les efforts de l'armée nigériane pour freiner l'expansion du groupe djihadiste, la famine demeure un véritable défi dans le nord-est du Nigeria.

https://p.dw.com/p/2lti7
Der Hunger in Rann ist überall sichtbar
Image : DW/A.Kriesch

L'insécurité qui règne dans le nord-est du pays nuit à la production agricole. En effet, pour cultiver leurs champs, les agriculteurs ne peuvent pas s'aventurer plus loin qu'à quatre kilomètres de la ville de Rann où ils vivent.

Datenvisualisierung Französisch bewaffnete Konflikte

Gonni Issa Abba est agriculteur. Sa récolte arrive à peine à nourrir sa famille. "J'ai deux femmes et neuf enfants à nourrir, j'ai besoin d'au moins 40 sacs de millet par an pour joindre les deux bouts, mais regardez cette parcelle de terre... Et encore, j'ai la chance de l'avoir héritée de mon grand père. car mon propre terrain est trop loin."

Un lien direct entre insécurité et famine

La situation inquiète aussi Peter Lundberg, le coordinateur adjoint de l'ONU pour le Nigeria. "Il s'agit d'une crise de sécurité qui est devenue une crise alimentaire, une situation très fragile et nous sommes au sommet de la saison la plus problématique", déplore le diplomate. Durant la saison des pluies, les organisations humanitaires n'ont pas accès à ces régions à cause du mauvais état des routes.

"Nous espérons que les semences, les outils et les engrais qui serviront à soutenir les agriculteurs conduiront à une bonne récolte et que la situation s'améliorera", espère Peter Lundberg.

La distribution d'aide alimentaire, un cercle vicieux?
La distribution d'aide alimentaire, un cercle vicieux?Image : Getty Images/AFP/I. Sanogo

Des semences plutôt que de la nourriture

Face à cette situation, certains universitaires comme le Professeur Abba Gambo, du Département de la production agricole à l'université de Maiduguri, pensent que la réponse du gouvernement est inadéquate.

Cet expert en agriculture pense que pour réduire la famine, le gouvernement devrait venir en aide aux agriculteurs en leur procurant plus de semences. "Si vous donnez des semences aux personnes, mais pas de nourriture, c'est logique que les  graines soient mangées. Si vous donnez à un homme dix kilos de millet pour sa ferme, et qu'il a deux femmes et sept enfants à la maison qui sont affamés, montrez-moi l'homme qui a le cœur de ne pas faire une purée pour ses enfants !"

Selon l'agence de  l'ONU chargée de l'aide alimentaire, environ 1,8 million de personnes sont menacées par la famine dans le nord-est du Nigeria.